DUO : De la dualité au dialogue

De notre rencontre en 2006, alors tout jeunes lauréats du concours des Ateliers d’Art de France, et au gré de nos rendez-vous ponctuels comme peut l’être le salon Maison et Objet, l’idée de réaliser des pièces en commun est née.

Nos sensibilités proches et notre amitié nous ont donné envie de rapprocher les deux matières que sont le textile et le bois, et de faire dialoguer nos deux approches.

Il nous a fallut entrer dans la matière de l’autre, et réunir ce qui ne semblait que jeux d’opposition et dualité: l’assise et la force face aux entrelacs et à la légèreté, la présence face à la transparence, le plein face au vide.

Affirmation et nuance, nuance et affirmation, de nos matières mais aussi de nos caractères…

Par jeux de volumes encastrés, sur la base de formes et lignes simples, jeux de résonance de motifs texturés ou noués, nuances de teintes, nous avons crée ces 3 premières pièces issues d’un dialogue de nos matières, mais aussi et surtout d’un dialogue entre nous, sur ce qui fait respectivement notre travail et notre démarche et qui nous lie.

La collaboration entamée en 2008 avec le verrier à la flamme, Jean Pierre Baquère, s’inscrit, pour Aude Tahon, dans un axe de travail d’« habillage de l’espace », en faisant dialoguer le textile et le verre autour des notions de vide et de plein, jeux de contenant/contenu, intérieur /extérieur…

Comment faire dialoguer le textile et le verre, ces deux matériaux si éloignés et en même temps si proches par leurs qualités de légèreté, finesse, jeux autour du vide et de la lumière.

C’est aussi l’occasion d’ouvrir de nouveaux horizons, de faire se rencontrer l’expérience et la jeunesse, au servir d’un mariage « verre/textile »…

Dialogue entre laine feutrée et fil noué

Aude :

« Dans ma rencontre avec Théa, j’ai été séduite par l’idée de capturer la matière textile en nœuds que je crée, par sa laine feutrée. J’aime que ma matière soit en volume, cela permet un jeu d’ombre et de lumière et la mise en perspective de l’ossature du réseau crée. Associée à la laine, matière douce que Théa travaille souvent en volume et affine jusqu’à la transparence, je pensais à des nids protégeant mes nœuds… »

Théa :

« A la première vue des images des pièces d’Aude, j’ai été très frappée par la simplicité des lignes, architecturales…l’ombre que cela crée. L’idée de travailler avec de « simples » fils, de les nouer…qui donne un joli dessin…Lignes soulignées par un deuxième dessin, celui des ombres. Dans mon propre travail de création, je cherche à éliminer l’inutile : les lignes sont épurées, réduites à l’essentiel, avec le relief je crée des ombres. Je suis en permanence dans la recherche des formes. »

 

Nous avons décidé de faire dialoguer nos matières et nos techniques respectives. Travailler avec l’autre, cela oblige à réfléchir son propre travail en même temps que celui de l’autre.